Des milliers d'activistes se sont réuni⋅es près de Cologne, en Allemagne, fin juin 2019, pour lutter contre l'industrie du charbon.
La première journée d'action est marquée par les nombreux barrages de la police, qui visent à empêcher les activistes de s'éloigner du camp de base.
Après de longues concertations, notre "finger" - l'un des groupes de plusieurs centaines de militant⋅es - accélère soudainement pour prendre la police par surprise.
Une course-poursuite s'engage en fin d'après-midi. Les policiers parviendront à les coincer dans une petite rue quelques centaines de mètres plus loin.
Une parlementaire du parti écologiste, au centre en chasuble vert, veille au bon déroulement de la manifestation et s'assure que la police traite les manifestant⋅es conformément à la loi.
Le lendemain, les combinaisons blanches sont enfilées de nouveau tandis qu'un cortège bien plus important que celui de la veille se prépare.
La police allemande dispose véhicules blindés et canons à eau le long du parcours.
On découvre enfin de visu la gigantesque mine de charbon à ciel ouvert.
Au signal, le cortège se rue entre les policiers, qui tentent de stopper toutes les personnes qui passent à leur portée.
Une fois que les activistes se sont engagé⋅es dans la pente raide, les policiers laissent tomber. Trop risqué.
Le haut de la mine est envahi. Les activistes se regroupent au premier replat.
Très rapidement, ils et elles reforment un cortège ordonné et avancent dans la mine.
Plusieurs milliers de personnes ont réussi à pénétrer dans la mine. La progression vers le fond se fait dans un paysage désertique.
Le drapeau doré correspond à la couleur du "finger" qui était en tête de la manifestation.
Une fois au plancher de la mine, une coalition de policiers et d'agents de la compagnie de charbon RWE empêchent brutalement le cortège d'aller plus loin.
Sous un ciel sans nuages, dans le sable et loin de toute trace végétale, la chaleur monte très vite. Les couvertures de survie sont déployées pour se protéger du soleil.
Si le côté doré sert à augmenter sa température, le côté argenté repousse lui la chaleur.
Depuis plusieurs heures au fond de la mine, les activistes ont réussi leur coup : l'exploitation du charbon est à l'arrêt.
La polizei enchaîne les arrestations toute la fin d'après-midi et la soirée. Torsions du nez et du poignet sont utilisées pour faire avancer les récalcitrant⋅es.
Des soutiens restés en haut de la mine balancent de la musique sur une énorme sono, transformant l'occupation en dancefloor géant.
La fête se poursuit une bonne partie de la soirée. En plus du son, certain⋅es parviennent à projeter des messages tels que "Fuck RWE" en lettres de plusieurs mètres sur les parois de la mine.
Des projecteurs ramenés pour l'occasion permettent aux policiers de continuer à surveiller les différents passages toute la nuit.
La nuit est fraiche malgré la chaleur de la journée, et les plus chanceux⋅ses ne dorment que quelques heures dans leurs sacs de couchage.
Le soleil se lève sur la mine occupée.
En début de matinée, les centaines de personnes ayant dormi dans la mine sont arrêtées et emmenées dans des camions de la compagnie de charbon. La majorité sera relachée après une prise d'identité.